Le notaire assistant joue un rôle important au sein d’une étude. Diplômé notaire, il n’a pas encore la qualité d’officier public, mais il est déjà un juriste confirmé, capable de gérer des dossiers complexes et de conseiller directement les clients. Cette fonction est généralement le premier poste occupé après l’obtention du Diplôme d’études supérieures de notariat (DESN), ancien Diplôme d’études Supérieur de Notariat (DSN). Elle constitue une étape charnière dans le parcours professionnel : elle permet de gagner en autonomie, de bâtir sa crédibilité et de préparer l’accès au statut de notaire salarié, puis associé.
Dans ce contexte, une question revient naturellement chez les jeunes diplômés : quel est le salaire d’un notaire assistant en 2025 ? La réponse ne se limite pas à la grille conventionnelle : elle dépend aussi de l’expérience, de la taille et du dynamisme de l’étude, de sa localisation et de la spécialisation choisie.
Notaire assistant : définition et missions
Le notaire assistant est un juriste titulaire du diplôme de notaire. Contrairement au notaire salarié ou associé, il n’a pas la qualité d’officier public et ne peut donc pas authentifier les actes.
Ses missions couvrent une large part de l’activité notariale :
- analyse juridique,
- rédaction et préparation d’actes (ventes immobilières, donations, successions, contrats de mariage, statuts de sociétés…),
- accompagnement des clients dans leurs projets patrimoniaux,
- et parfois management de collaborateurs plus juniors.
La différence avec un clerc de notaire ou un collaborateur débutant (c’est-à-dire, un clerc junior ou un juriste en tout début de carrière) est marquée. Ceux-ci sont principalement chargés des formalités et des tâches préparatoires (constitution des dossiers, dépôts, enregistrements, etc.).
Le notaire assistant, lui, se consacre aux aspects de fond, assure la rédaction d’actes complexes et dispose d’une réelle autonomie dans le suivi juridique. En revanche, contrairement au notaire salarié, il n’est ni nommé par arrêté du Garde des Sceaux, ni officier public, ni habilité à signer les actes authentiques.
Comment est calculé le salaire ?
La rémunération notariale est encadrée par la convention collective nationale du notariat (IDCC 2205). Elle repose sur une formule simple :
Salaire minimum brut = valeur du point × coefficient attribué au poste.
Chaque catégorie professionnelle correspond à un coefficient, allant des employés (E1) aux cadres (C4). Les notaires assistants appartiennent à la catégorie cadres, à partir du coefficient C1.
Depuis le 1er mars 2025, la valeur du point est fixée à 15,78 € pour 35 heures hebdomadaires. Les salaires minima bruts mensuels s’établissent ainsi :
- Employé E1 (coeff. 120) → 1 894 €
- Cadre C1 (coeff. 220) → 3 472 €
- Cadre C2 (coeff. 270) → 4 261 €
- Cadre C4 (coeff. 380) → 5 997 €
💡Ces chiffres constituent des planchers légaux. Dans la pratique, nombre d’études, en particulier les plus importantes, offrent des rémunérations supérieures afin d’attirer et de fidéliser les talents.
Combien gagne un notaire assistant selon son expérience ?
➤ Grille salariale du notaire assistant en 2025
Comme expliqué précédemment, la rémunération du notaire assistant est encadrée par la convention collective du notariat, qui prévoit un système de coefficients appliqués à la valeur du point. C’est ce mécanisme qui fixe les salaires minimaux dans la profession.
- Depuis le 1er mars 2025, la valeur du point est fixée à 15,78 € (avenant n° 60 à la convention collective).
- Le notaire assistant débutant relève du coefficient C1 (220), soit un minimum de 3 472 € brut/mois (≈ 2 604 € net).
- Le palier supérieur correspond au notaire salarié (C2, coeff. 270), dont le minimum est fixé à 4 261 € brut/mois (≈ 3 196 € net).
💡Ces montants constituent des planchers légaux : aucune étude notariale ne peut rémunérer en dessous.
➤ Salaires constatés sur le marché (2025)
En pratique, de nombreuses études offrent des rémunérations supérieures aux minima, afin d’attirer ou de fidéliser les diplômés notaires. Les données récentes issues de Glassdoor, HelloWork et Mon-Salaire-Net confirment ces tendances :
Expérience | Convention collective (minima) | Fourchettes observées sur le marché (2025, données indicatives) |
Début de carrière (0–2 ans) | 3 472 € brut/mois (C1) | 3 600 à 3 800 € brut/mois, soit jusqu’à 45 000 €/an |
Expérience intermédiaire (3–5 ans) | Toujours C1 si non promu | 3 800 à 4 200 € brut/mois, certaines études urbaines proposant davantage |
Notaire assistant confirmé (5–10 ans) | Toujours C1 si non promu | 4 200 à 5 000 € brut/mois, voire plus dans une grande étude parisienne ou spécialisée |
Clerc, notaire assistant, notaire salarié : les différences
Pour bien situer le rôle du notaire assistant, il est utile de le comparer aux autres fonctions de l’étude. Du clerc débutant au notaire salarié, les missions comme les rémunérations évoluent de manière progressive :
Fonction | Formation / diplôme requis | Missions principales | Salaire brut mensuel (2025) |
Clerc débutant | Bac +2/3 (BTS Notariat, Licence pro) | Préparation de dossiers simples, formalités administratives | 2 000 à 2 500 € |
Notaire assistant | Diplôme supérieur de notariat (DSN) | Rédaction d’actes, conseil aux clients, gestion autonome de dossiers | 3 472 à 5 000 € |
Notaire salarié | Diplôme de notaire + nomination par arrêté ministériel | Authentification des actes, responsabilité juridique, encadrement d’équipe | 4 200 à 6 500 € |
Ce tableau comparatif illustre bien la progression de carrière : à mesure que les responsabilités augmentent, la rémunération suit la même trajectoire.
Des disparités selon les régions
Si la convention collective fixe une base nationale, les réalités locales varient fortement. À Paris et dans les grandes métropoles, les salaires dépassent fréquemment les minima de 5 à 15 %, pour tenir compte du coût de la vie et de la concurrence entre études.
Dans les zones rurales, les rémunérations se rapprochent davantage des planchers, mais s’accompagnent souvent d’un cadre de vie plus abordable et de perspectives rapides de montée en responsabilités.
Les facteurs qui influencent la rémunération
Plusieurs paramètres influencent le niveau de salaire :
- l’expérience,
- la taille et la réputation de l’étude,
- la spécialisation choisie,
- la complexité des dossiers traités,
- et les éventuelles responsabilités managériales.
Ces variables expliquent pourquoi deux notaires assistants ayant la même ancienneté peuvent présenter un écart de rémunération de 15 à 20 %.
Prenons un exemple : un assistant exerce dans une grande étude parisienne, spécialisé en VEFA et gère des opérations immobilières d’un montant élevé. Il percevra une rémunération nettement supérieure à celle d’un confrère travaillant dans une petite étude rurale, chargé principalement de successions courantes et de ventes simples. Cela illustre bien la diversité des situations dans la profession et l’importance de la spécialisation dans la progression salariale.
Les compléments de rémunération
Le salaire de base n’est qu’une partie de la rémunération. Le notaire assistant bénéficie d’un 13e mois conventionnel obligatoire, auquel peuvent s’ajouter des primes (d’ancienneté, exceptionnelles ou liées aux résultats).
Dans les grandes études, des dispositifs d’intéressement et de participation complètent souvent ce socle. Enfin, divers avantages en nature sont proposés : mutuelle, titres-restaurant, prise en charge des transports, voire véhicule de fonction lorsque le poste implique de nombreux déplacements.
Quelles perspectives d’évolution ?
La fonction de notaire assistant n’est pas une impasse, bien au contraire. Elle représente un tremplin vers des responsabilités accrues.
Après quelques années, de nombreux assistants accèdent au statut de notaire salarié. Ils deviennent alors officiers publics, habilités à authentifier les actes et bénéficient d’une revalorisation salariale notable.
À plus long terme, l’horizon s’élargit encore avec la possibilité de devenir notaire associé ou notaire titulaire. Cette évolution peut passer par le rachat de parts au sein d’une étude existante ou par la création d’un nouvel office. Elle requiert certes un investissement financier important, mais elle ouvre la voie à une indépendance accrue et à une rémunération directement liée à la prospérité de l’étude.
Conseils pour négocier son salaire
Aborder la question salariale demande préparation et méthode. Il est essentiel de connaître les minima conventionnels pour les utiliser comme point de référence. Mettre en avant des compétences spécifiques ou rares peut justifier une rémunération plus élevée. Présenter des résultats concrets – nombre d’actes traités, délais respectés, encadrement d’une équipe – renforce également la crédibilité de la demande.
Enfin, il est préférable d’aborder la discussion de manière ouverte et constructive. Si le fixe ne peut pas évoluer immédiatement, d’autres leviers peuvent être envisagés : primes, formations, organisation du temps de travail… Formulée de cette manière, la demande apparaît comme une démarche constructive, et non comme une revendication.
🔗 Sources :
- Grille des salaires minimum conventionnels du notariat depuis le 1er mars 2025 – Village des Notaires et du Patrimoine
- Avenant n° 60 du 20 février 2025 relatif aux salaires – Convention collective nationale du notariat – Légifrance
- Devenir notaire : Le guide complet – formationnotaire.fr
🔗 FAQ
Quel est le salaire moyen d’un notaire assistant en France ?
En 2025, le salaire moyen est d’environ 49 500 € brut par an (≈ 4 100 € brut/mois), avec des écarts selon l’expérience et la localisation.
Le salaire d’un notaire assistant est-il plus élevé à Paris qu’en province ?
Oui. En Île-de-France, les rémunérations dépassent souvent la moyenne nationale de 5 à 15 %, alors qu’en province elles restent proches des minima conventionnels.
Quels avantages complètent le salaire d’un notaire assistant ?
Le poste inclut un 13ᵉ mois conventionnel, des primes (ancienneté, exceptionnelles) et parfois des avantages comme la mutuelle, les titres-restaurant ou l’intéressement.
Quelles perspectives de carrière après notaire assistant ?
Beaucoup évoluent vers le statut de notaire salarié, puis associé, via le rachat de parts ou la création d’office.
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